Bilan de la Grippe A H1N1 en France

Voilà que le printemps (et les allergies) arrive et la crise en Grèce grippe l’Europe.  Mais, c’est le sujet de la Grippe A en France qui, depuis quelques semaines, me trottinait la tête.  Ça fait un an depuis son apparition.  Grâce à un article en Direct Matin d’aujourd’hui (le 29 avril), je vois des statistiques pire que ce que j’imaginais.  Voici les faits (tels que présentés par Direct Matin):

  • Pour 64 million de Français, [sous l’autorité de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot] la France a commandé 94 million de doses d’injections, de quoi vacciner toute la population 1.5 fois.  A noter que c’est légèrement moins mauvais que la Grande Bretagne où ils ont acheté « 110 millions de doses, permettant de vacciner deux fois 80% de la population, »  pour un coût de 1,13 milliard d’euros.  Le coût total pour les Etats-Unis, Allemagne, France, Espagne et Grande Bretagne = 4 milliards d’euros pour les injections seules.  (LeMatin.ch)
  • Moins de 7 millions de Français ont finalement reçu une injection (= 10% de la population)
  • L’annulation de 50 millions de doses a couté 48 million d’euros.  Qu’en est-il des 37 millions doses non utilisées?
  • Coût de la compagne publicitaire de vaccination lancée par le gouvernement: 650 million d’euros.  Personnellement, une compagne pour se laver les mains plus souvent m’aurait paru plus censé.
  • 150 million d’euros pour acheter 300 millions de masques (5 masque par Français).  Dans ce que j’ai entendu, un masque est censé être porté qu’une journée avant d’être remplacé.  Alors, ca ferait une protection pendant 5 jours, si on voulait étre un peu dogmatique?
  • Pour 10 millions de personnes en contact avec le virus H1N1, il y aurait eu autour de 312 victimes (morts) en France métropolitaine.  Voir aussi les détails sur ce blog dédié au bilan Grippe A/H1N1.
Le Bilan un an après dans Direct Matin

Le Bilan un an après dans Direct Matin

J’ai bien envie de comprendre le raisonnement utilisé derrière chaque décision ci-dessus.  Il semble que, comme lorsque les gouvernements ont décidé d’arrêter tous les vols voisinant le volcan en Islande, une forme de panique s’installe qui n’est ni raisonnée ni raisonnable.  Il serait judicieux d’amener aux hommes et femmes politiques plus des réflexes qu’on trouvera plus naturellement dans le monde du ‘business’ pour les aider à mieux décider face aux risques et à être plus efficace.  Ceci dit, le business pharmaceutique a bien tiré son lot.

Par ailleurs, j’ai lu sur ce billet de France Info un commentaire du Professeur Emmanuel Hirsch qui n’a pas eu l’impression que « le gouvernement veut un retour d’expérience, en tous les cas au niveau politique. Ce qui me frappe, c’est qu’on nous annonce une possible résurgence de cette pandémie peut-être en septembre, en octobre, les incertitudes sont les mêmes qu’il y a un an et, aujourd’hui, il n’y a aucune volonté de mobiliser et de sensibiliser la société« .  J’aimerais bien connaître le contenu de ce bilan éventuel.  J’espère qu’au moins c’est de mieux évaluer et mesurer les risques versus les bénéfices pour toute la société.

Bilan au 29 juin 2010:

Sociétés Pharmaceutiques 1,Les Imposés 0

Médias (de façon générale) 2, Les Imposés 0

Match amical à l’extérieur:  Volcans 1, Compagnies Aériennes 0 (plus du dégât collatéral pour quelques voyageurs, business, tourisme…)

Match retour pour la prochaine saison de grippe en 2010-2011.

Références: Wikipedia article, Le Matin en Suisse.

3 réflexions sur « Bilan de la Grippe A H1N1 en France »

  1. L’histoire du vaccin contre la grippe H1N1 montre, je pense, les collusions pouvant exister entre gouvernements et grandes entreprises au détriment des consommateurs. Et même dans le cas où il n’y a pas eu de collusion avérée, il est fort probable que les lobbies pharmaceutiques ont fait pression et ont poussé les gouvernements à acheter leurs vaccins. Ce qui est regrettable…

    Par la diffusion de messages alarmants largement relayés par les media (qui se trouvaient peut-être à ce moment en période de « trou médiatique »), il devient facile d’instaurer une psychose au sein de la population. Dans ce cas, il semble que la psychose ne s’est pas installée dans la population car elle avait déjà été effrayée inutilement avec le virus H5N1. En effet, le virus H5N1 quelques années plus tôt avait été annoncé comme étant dévastateur mais au final le nombre de cas a été restreint et il a causé beaucoup moins de morts que la grippe saisonnière. A l’arrivée du virus H1N1, une grande partie de la population n’a donc pas considéré utile de s’inquiéter.
    Mais le gouvernement, lui, a probablement eu peur des éventuelles conséquences d’une panique dans la population. De plus, l’apparition du virus H5N1 avait montré que le gouvernement n’était pas bien préparé à une éventuelle épidémie. Je pense donc que le gouvernement en a trop fait par excès de zèle, il a « trop » voulu se prémunir contre une épidémie…inutilement.

    En revanche, en ce qui concerne l’arrêt du trafic aérien à cause du nuage de cendres, je pense que c’était la bonne décision à prendre car là le risque était réel. Au cours des dernières décennies, plusieurs cas d’incidents ont été répertoriés lors de vols traversant des nuages de cendres (British Airways en 1982, KLM en 1989, etc.). Les cendres volcaniques ont un réel effet destructeur sur les réacteurs d’avion, causant une perte de puissance, voire un arrêt total. La population n’a pas toujours connaissance de ces détails mais le risque d’incident est pourtant certain.

  2. Merci de votre commentaire Geoffroy. Il me semble qu’une des questions est de comprendre la motivation des acteurs. Un chef de gouvernement doit a la fois protéger son peuple mais aussi cherche a se faire re-élire. Parfois, étonnement voire paradoxalement, il (ou elle?) se retrouve dans des circonstances qui ne sont pas favorables (pour prendre la décision la plus judicieuse).

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