Une philosophie pour tous les temps

Soyons en phase avec le temps…

J’avais envie d’écrire un billet de ma philosophie sur le temps car j’ai une relation étroite avec lui. Puisqu’en français le mot « temps » désigne la notion des heures et des jours, mais aussi englobent le temps des orages et nuages, c’est un billet forcément en français.

ClockJe crois profondément que mon temps est limité à 24 heures par jour. C’est vrai au début de chaque jour pour moi — mais comme j’explique en bas, je suis peut-être plus le rythme de mon horloge interne. Ainsi, avec cette responsabilisation, je tente avec chaque jour d’accomplir ce que j’avais prévu de faire pour finir chaque semaine en évitant de dire « je n’ai pas eu le temps » de faire telle ou telle chose. Bien sûr, il y a des jours où les heures s’échappent ou des imprévus corrompent le planning initial. Mais, en évoquant un de mes livres fétiches sur le sujet, L’Art du Temps (ou bien Le Nouvel Art du Temps) par Jean-Louis Seran-Schreiber, il s’agit de ne pas subir la contrainte des 24 heures, mais de les assumer pleinement. J’ai tendance à me juger à la fin de la semaine plutôt que tous les jours, car sinon, ça donnerait quel type de vie au quotidien? Et dans la liste de choses à faire, il faut toujours y mettre « à ne rien faire » (comme les italiens disent, il dolce far niente) de temps en temps.

Et puis du temps de la cloche, je passe au temps du ciel qui cloche. Peut-être parce que j’étais élevé en Angleterre, j’ai appris à ne pas laisser mon humeur s’emporter par le temps (ni par le vent). Le temps–qu’il soit prévisible ou totalement loupé par la météo–a certainement une influence sur le choix de nos habilles ; a un impact sur les activités extérieures ; et produit des effets et des images spectaculaires qui peuvent et doivent étonner. Cependant, au quotidien, il n’est pas question de subir le temps. S’il pleut, ça ne change strictement rien de se plaindre. Alors, vivons avec. Et quand il y a du soleil, profitez-en.

Il est vrai que les personnes vivant dans les pays du monde qui n’ont pas les quatre saisons ont une toute autre relation avec le temps (météo et heure) que nous en Europe. Est-ce lié? Possible, car nous savons que notre journée (et par conséquence notre horloge interne) est réglé par la lumière. Cependant, d’où qu’on vienne, notre horloge interne est basé en moyenne sur une journée de 24.2 heures au lieu de 24 heures pile (voir papier de Douglas Recherche ou Gazette Labo entre autres) ; ce qui veut dire, si nous n’avions ni montre ni d’accès au soleil (les synchroniseurs de notre temps), nous aurions un retard d’une heure tous les 5 jours.

Pour ce qui est de ma relation étroite avec le temps, et comme ma belle-mère m’a décrit une fois, je suis une bouteille de 750ml remplie d’un litre. Autrement dit, j’habite deux heures de plus dans chaque journée — toujours à la recherche de ces 0.2 heures par jour. C’est bien pour ça que je me lève avec les premières lumières (ou même avant en hiver) pour profiter dans la tranquillité de ma journée.

Alors, on voit bien que le temps et le temps (du moins la lumière) sont liés. Donc, dans les deux cas, je cherche à apprivoiser ma relation avec le temps. Le temps est ce qu’il est. Le choix que nous avons, c’est comment agir et être avec. Que le temps fasse moche ou cloche, le temps court. Donc, ne temporisez pas. Profitez-en pleinement.

Alors, c’est une philosophie de vie que je voulais vous livrer aujourd’hui: ne subissons pas le temps, mais soyons en phase avec.

10 réflexions sur « Une philosophie pour tous les temps »

  1. Et que penses tu de la différence du rapport au temps en fonction de sa profession ? (on pourrait aussi comparer en fonction de sa religion, de ses préférences politiques, …)

    Je me souviens avoir plusieurs fois échanger sur ce sujet avec Sylvie, au sujet des chercheurs, qui ont un rapport au temps tout à fait particulier. Qui n’a rien à voir avec celui du commercial, qui doit sans cesse atteindre des objectifs dans un temps imposé (le trimestre, le mois, l’heure d’ouverture, …)

    Et les politiques qui calculent en fonction de la durée de leur mandat, ou des prochaines échéances, … pour savoir ce qu’ils doivent enclencher ou laisser de côté.

    L’agriculteur se verra lui imposer le temps des saisons, le temps de travail en fonction de la tâche à effectuer et du temps qu’il fait dehors.

    Minter, en somme je pense qu’il y a matière à un dîner thématic tac tic tac 😉

    Eric

  2. Coucou Minter,

    Ton billet du jour tombe à point nommé. Je viens juste de quitter une amie et notre conversation s’est achevée par ces mots d ema bouche: « une des choses essentielles dans la vie est de cultiver ce qui est bon pour soi, de donner du temps aux activités et personnes qui nous font du bien, de s’accorder du temps comme tu l’écris justement, car l’heure tourne et si on ne priorise pas sa vie, c’est la vie qui nous mène et décide donc pour nous. Ca me fait penser à une phrase: « Il vaut mieux vivre ses rêves que rêver sa vie… ». Pour en revenir au temps, j’ajoutais à cette amie (en nous séparant sur les Champs Elysées au sortir du cinéma) que ce qui compte est de s’entourer de personnes qui nous font du bien (qu’elles soient calmes ou explosives), de s’accorder du temps pour ne rien faire (notre culture ne nous l’a pas appris…comme si tout dans la vie devait être productif…où est le bien-être dans tout cela???) afin d’être en accord et en paix avec soi-même, tellement bien avec soi-même que le mauvais temps (et là il faisait froid et il pleut), le manque de luminosité en cette saison et tout plein de petits tracas quasi quotidiens n’impactent pas outre mesure notre chère personne, la personne la plus importante au monde. Alors apprenons à respirer, à aller à l’essentiel, à distribuer du bon autour de nous (aux proches comme aux inconnus; attention, le bon est très contagieux!!! 😉 , à sourire tout le temsp que nous avons à vivre sur cette planète. Vivre et ne pas survivre. Le temps presse. Le bonheur n’a pas de prix, alors qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il vente, profitons de chaque minute qui s’écoule et savourons, savourons et savourons ENCORE; je recommande un livre de Dominique Loreau, « L’Art de l’Essentiel », et tout plein d’autes livres du même auteur. Et si vus n’avez pas encore lu « Plaidoyer pour le bonheur » de Matthieu Ricard…faîte-vous le offrir pour Noël…
    Il est temps pour moi de vous laisser… Au plaisir… ALS

  3. Petite rectification: le livre que je voulais mentionner de Dominique Loreau s’intitule « l’Art de la Simplicité » et l’autre sur le temps, « L’Art Zen du Temps », d’Erik Pigani. A bon entendeurs… 😉

  4. Intéressant sujet que le temps, car par la libération du temps psychologique créé par le moi humain, nous pouvons en arriver par l’attention et l’effort et surtout la bonne volonté à élever notre niveau de conscience, du sommeil à l’éveil, et ainsi commencer graduellement à saisir et à vivre de mieux en mieux dans l’éternel maintenant, le continuum éternel. Ce faisant, nous devenons présent à ce qui est et nous créons et entrons dans un espace que l’on pourrait appeler (à tout le moins pour le saisir intellectuellement car ce sont plutôt des expériences que l’on doit vivre pour vraiment les ressentir) l’espace du moment présent et cet espace, c’est nous, si nous sommes bien devenus cette présence consciente.

    Créer une ouverture sur une meilleure compréhension de ce sujet me procure une grande joie que ce soit dans le contexte d’un échange écrit ou encore mieux en personne, soit individuellement ou encore dans le cadre d’une conférence.

    Voici d’ailleurs un court texte écrit dans le but de piquer la curiosité des gens pour les inviter à une conférence sur le sujet.

    Mais peut-on vraiment gérer le temps?

    De toute époque, l’être humain a tenté par mille et une façons de comprendre sa relation au temps pour en arriver plus spécifiquement de nos jours à vouloir le gérer et, possiblement même, à le maîtriser, à voyager dans le temps, etc. À tout le moins, c’est ce que certains pensent. Mais peut-on vraiment gérer le temps? Existe-t-il une meilleure façon de comprendre et d’entrer en relation avec le moment présent?

    Vous accordez-vous le temps d’être présent?

    En fait, la question fondamentale à se poser est ‘Quelle est ma relation avec le temps, ou plus spécifiquement avec le moment présent? ‘ Est-ce que le moment présent est un moyen pour moi pour en arriver à des fins futures? Est-il un obstacle que je dois franchir pour atteindre une certaine libération du stress et de l’anxiété qui m’habitent et qui sont reliés au temps? Est-que la source de ces stress et anxiété ne réside-elle pas dans la relation que j’entretiens avec le moment présent? Est-ce que je suis ici physiquement et ailleurs, dans le passé ou le futur, dans ma pensée? Pourrait-on mieux saisir l’essence du temps en comprenant la différence entre le temps psychologique et le temps chronologique? Est-ce qu’ultimement, j’en arrive à percevoir le temps comme mon ennemi?

    Le temps et l’éternité

    Le temps demeure un sujet bien vaste. Ceux qui en ont percé quelque peu ses mystères parlent de l’éternel maintenant, du continuum éternel. Une des meilleures façons de percevoir l’éternité et d’y accéder maintenant est de ressentir l’éternité comme l’absence de temps, et de ressentir que l’éternité n’est finalement pas une série de moments sans fin mais qu’elle est plutôt en dehors du temps. Cette perception approfondie du temps nous amène à ressentir le moment présent plutôt comme un espace que comme du temps, tout cela pour en arriver à être ami avec le moment présent. En étant ami avec le moment présent, j’accepte ce qui est maintenant et ainsi le stress et l’anxiété qui pouvaient m’habiter fondent comme la neige au soleil pour laisser place à une paix profonde qui se manifeste dans tout ce que je suis, ressens, perçois, pense, dis et fais.

    Prenez-vous le temps ou êtes-vous pris par lui? Ce sujet est des plus fascinants et la compréhension et la mise en pratique de ce vous en découvrirez pourra certainement changer votre relation au temps ou à tout le moins l’améliorer grandement et conséquemment changer votre perception de la vie et votre façon de la vivre.

  5.  » que le temps fasse moche ou cloche »..avec un tel adage compte sur moi pour temporiser séance tenante!

    Dans ces pays d’Océanie par exemple où le temps se substitue à la montre, les paysans sont seuls témoins de son effritement chronique, qui régule leurs cultures. En phase? Je ne sais pas en tout cas ils arrondissent leurs journées sans jamais avoir l’air de le subir.

    Joli billet soufflé ami capillaire, et je trouve ta belle-mère sacrément juste 😉

  6. Sujet passionnant, cher Minter, sur lequel je me penche rarement, et pourtant.. Victime moi aussi de la pression (innée? acquise? valeur familiale? d’entreprise ?) « productivité » et malgré les nombreux séminaires de « time management » encore souvent l’impression de ne pas tellement le contrôler, ce temps ! Il y a ces jours où il file, sans merci, d’autres où il s’étire langoureusement, pourquoi ? Les jours où je me sens très sereine et « in control » et capable de tout gérer avec superbe, d’autres ou tout est challenge, les nerfs à vif et l’émotion à son comble.
    La grisaille, ah non alors, elle ne m’aide pas. Rien ne vaut un beau ciel bleu, le soleil dans les yeux, pour se sentir vibrer de vie et d’énergie. Quand je ne peux pas prendre un avion pour Rio ou Melbourne, je ferme les yeux et me repasse en boucle toutes les journées de soleil, de plage, les paysages dorés, histoire d’exorciser le ciel gris de Paris.
    Beaucoup aimé le commentaire de « ALS », j’adhére complètement !
    Carpe diem :))
    Noëlle

  7. @Eric – Excellente idée. En effet, un autre sujet s’ouvre à moi!

    @ALS: J’adore la phrase: vivre ses rêves que rêver sa vie! Tes commentaires sont extrêmement justes — s’entourer avec les gens qui nous font du bien, fait de ce temps limité un bien fou!

    @Marie-Aimée: comme a dit un certain français, il faut savoir cultiver son jardin.

    @Noelle: En effet, il faut se donner le temps de rêver de temps en temps! L’avion est un espace idéal de le faire (à moins d’être assis à coté de qlqn non idéal!). Mais, si on n’est pas dans l’avion, le rêve d’y être continue à m’inspirer aussi malgré tous les voyages.

  8. Bien écrit Minter, le temps est (et aussi) la relation avec notre propre mort. C’est ça le temps qui passe, il n’y a aucun contrôle possible, à peine des moments de bonheur. J’ai une amie panameene qui dit de la vie dans les climats sans saisons, toujours chauds, c’est « Tristes Tropiques » en réference à Claude Levi Strauss.
    A Eric Blot, Levi Strauss, chercheur en anthropologie se retire du temps pour la recherche, la pensée et une certaine élévation.

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