Il semble que l’entreprise est un sujet qui nous concerne tous, et tous les jours. Les entreprises sont à la Une des médias, évidemment à la cafétéria (et autres lieux de rencontre) et même autour de la table de dîner de famille. C’est un sujet qui occupe autant qu’il préoccupe.
L’étymologie du mot entreprise, selon la description donnée par wikipedia, est intéressante, car elle renvoie vers des craintes [exemple: celle de la prise de risques]. Voici la définition wikipedia:
« Dérivé de « entreprendre » daté de environ 1430-40 dans le sens de « prendre entre ses mains ». Aux environs de 1480 il prit le concept actuel de « prendre un risque, relever un défi, oser un objectif» »
Personnellement, je préfère mettre l’accent sur « relever le défi. » Il y a peu d’aventures plus humaines et fascinantes que de « prendre entre ses mains. » Et c’est drôle que les anglophones ont pris le mot français pour exprimer le concept de l’entrepreneur. Mais, quid de l’entrepreneur dans l’entreprise? Comment favoriser, voire pérenniser, le moteur qui est à l’origine de CHAQUE entreprise, quelle que soit sa taille. Trop souvent le flambeau du créateur s’éteigne par manque d’appropriation, de responsabilisation et de sens.
Par ailleurs, en France, on peut appeler une entreprise par plusieurs noms. Sans être exhaustif, je répertorie ici quelques uns des synonymes les plus connus du mot « entreprise »:
société, affaire, boîte, compagnie, firme, organisation
Voilà que le mot « boîte » me saute aux yeux. Pourquoi? Ce n’est pas parce que j’ai une fois été réprimandé par le Directeur de la Communication pour avoir osé utiliser le terme dans un écrit pour décrire la société pour laquelle je travaillais. Mais, c’est parce que je pense qu’il faut amener plus de pensées (et surtout d’actions) « out of the box« . En anglais, l’expression « out of the box » veut dire « non conventionnel » ou bien « hors des sentiers battus ». Or, dans le concept et dans les faits, il semble que trop souvent nous sommes contraints à vivre selon des conventions rigides, dans une boîte à périmètre pénible voire tyrannisant. Si nous savons l’importance des cadres (des cadres dans tous les sens, les structures comme les managers/Cadres plus ou moins dirigeants) pour déterminer la stratégie, les objectifs et les budgets, etc., nous ne savons pas toujours aussi bien favoriser et encourager le déboitement au niveau de l’organisation. Comme l’explique brillamment le livre de Daniel Pink, « A Whole New Mind, » [toujours disponible qu’en anglais], l’individu devrait privilégier et faire travailler l’ensemble du cerveau (la droite comme la gauche, et toutes les parties reptilienne, limbique et cortex de façon holistique). Non seulement ça donnerait une meilleure solution, mais ça apporterait de l’énergie systémiquement. J’ai bien l’impression que nous en avons besoin.
Il faut que l’entreprise passe d’une boîte noire et entropique à un lieu plus flexible et perméable, avec de plus de transparence, de partage et d’énergie positive. Voilà que l’entreprise se convertit dans une boîte qui s’ouvre et se métamorphose dans sa forme et dans son contenu. Une boîte est, par définition, trop carré, trop symétrique. Il faut plus d’imperfection, d’irrégularité et des mains souillés par la passion — un sentiment pour chacun qui y travaille que l’entreprise est bien en entre ses mains.
Dites-moi ce que vous en pensez!
Je termine avec une petite citation sympathique autour de l’entreprise: « De petites occasions sont souvent à l’origine de grandes entreprises. » –Démosthène.
Credit photo: http://www.psychologytoday.com/files/u109/think_outside_the_box_brain.jpg
Je vous recommande la lecture de la brillante colonne de Thomas Friedman, http://www.nytimes.com/2010/04/18/opinion/18friedman.html, qui donne une bonne illustration du propos de Minter et de ce veut dire « relever un défi ».
Je vous laisse méditer la verité de sa conclusion : « Fortunately, though, we still have risk-takers who are not paying attention to any of this nonsense, who know what world they’re living in — and are just doing it. Thank goodness! »
Let’s do it, bonne journée.
Si j’osais, je donnerais un autre sens à out of the box : celui qui ordonnerait à ceux qui n’ont plus leur place de quitter l’entreprise 😉
Et que dire de « taule » qui est un autre mot pour entreprise, mais aussi pour prison ?
Allez, sinon je suis d’accord avec Minter !!!
Je suggèrerais bien d’abandonner « la boîte », la « société anonyme », la « taule » et « l’organisation »
allons plutôt vers la « compagnie » si on y trouve la notion d’être avec, la notion humaine, l’empathie.. (le mot est laché!)
Cessons de mettre les gens ds des boîtes, de les formater, d’adapter l’homme au travail: on a tout faux, on ne fait qu’engendrer de la souffrance;
et oui je rêve d’un autre monde où l’éthique ne serait pas qu’un miroir aux alouettes…
bon je reprends mon collier, courbe l’échine et vais bosser!
see you soon
La boîte noire ou la boîte de Pandore… contenant tous les maux de l’humanité, dont la cupidité ? Plus souvent qu’autrement, c’est malheureusement pour cette dernière raison que les entreprises se retrouve à la Une des médias… pas pour leurs bonnes idées…
Mais revenons au « thinking out of the box » au sein d’une entreprise: j’ai souvent l’impression que si il se manifeste c’est au profit de « l’entreprise » et peu au profit de ses employés…
Je propose donc d’étendre le « thinking out of the box » hors des entreprises pour l’appliquer à revoir nos systèmes économiques et sociaux afin que la créativité et le génie humain serve… à l’humanité…
😉
Trop sérieux mon commentaire ?
Excellent billet ! Bonne journée !
😉
En toute simplicité, votre écrit m’ayant inspiré, permettez-moi d’y répondre.
– Boîte: Comment ne pas être plus d’accord. Je m’arrête moi aussi sur le mot et trouve que l’association avec l’entreprise est hélas une vue de l’esprit. Ceci étant, on peut se poser une question, comment en est-on arrivé á associer ce mot avec l’entreprise. Sans pouvoir y répondre, un point m’interpelle dans votre note, je cite: « Or, dans le concept et dans les faits, il semble que trop souvent nous sommes contraints à vivre selon des conventions rigides, dans une boîte à périmètre pénible voire tyrannisant. »
Je suis un fan de la « Job Description » car je crois qu’elle a permis à de nombreuses personnes de devenir de meilleurs professionnels, comprenant mieux ce que l’on attendait d’eux et comment le faire. Ceci étant, ce concept, enfant terrible de la « taylorisation des entreprises et de leur organisation » dans les années 80, a vu son idée initiale être vidé de son contenu par 2 facteurs que tu décris très bien:
– La notion de controle que les entreprises ont mise en place, comme si « contrôler impliquait le succes assuré »
– La notion de « non dépassement » de ses capacités: « On te demande de bien faire ce qui est précisé dans la Job Description et pas davantage ». Cela rassure et permet à de nombreuses sociétés d’Audit (les Torquemada des temps modernes) de bien vivre d’honnoraires grassement payés.
Seulement voilà, cela a vidé de son sens le mot « entreprendre » et la liberté liée à ce mot. Aujourd’hui, nombre de jeunes ne veulent pas aller plus loin que la « job description » de peur de trop en faire et de se faire taper sur les doigts. Donc, tout le monde travaille en vase clos au lieu de libérer les énergies créatives diverses qui apportent leur contribution à l’amélioration et au succés des entreprises.
Sartre le disait dans « Les mots »: « L’homme ne réalise quelque chose dans sa vie, que lorsqu’il a compris qu’il devait tout réaliser par lui même ».
@Kerting: article intéressant de Friedman (comme d’habitude). Un excellent exemple du nouvel état d’esprit (Myndset ,:).
@eric: les entreprises feraient bien de songer en comment ils ont besoin de changer eux mêmes, car ils sont beaucoup les employés, a ne plus s’y trouver leur place 😉
@Brig: je suis 100% d’accord. Quelle belle définition que de se trouver en belle compagnie! Les jeunes et même les moins jeunes recherchent plus de flexibilité, plus d’apprentissage, de diversité (dans leurs taches, etc., pas simplement de la diversité en termes de race/ethnie, etc.) et plus de personnalisation dans leur carrière.
@François: un beau chantier, mais toujours complique de partager judicieusement les profits. Je pense plutôt à l’intérêt de partager une belle expérience, des valeurs fortes…
@PB: en effet, l’encadrement par la « job description » peut avoir l’effet anti-entrepreneurial, de même que les objectifs en eux-mêmes peuvent restreindre la croissance quand bien même ils sont mis trop bas…voire quand les objectifs sont totalement ratés, car en créant un comparatif plus bas, les objectifs de l’année suivante sont potentiellement plus faciles à atteindre. Ceci dit, il y a un vrai travail dans les entreprises à faire pour faire foisonner la créativité, favoriser l’esprit collaboratif et, plus loin encore, encourager la participation en ligne des employés (au nom de la société).
Merci à tous qui ont contribué au billet. A bientôt pour la suite!
J’aime bien les jeux sémantiques.
L’image jointe aussi m’a beaucoup plu parce qu’elle m’a fait penser a plusieurs choses: quelque soit la raison, il n’y a pas de fumé sans feu !
Sans doute, nous avons vécu d’expériences tout à fait différentes (je vie en Roumanie), ce qui ne m’empêche pas à partager entièrement vos points de vue.
Cependant il n’est pas du tout a négliger que des fois, il m’arrive a être fort impitoyable a ce sujet, car lors de l’époque communiste je me faisais des rêves idylliques sur « l’Entreprise comme notion et vie a l’Ouest ».
C’est pour cela que des nos jours j’ai abouti a associer la boite noire dont on parle avec une boite noire qui est scène d’un théâtre radiophonique (car la boite reste noire, ténébreuse, mystérieuse, tyrannique ….) qui présente Sartre avec HUIS CLOS.
C’est bizarre que ce spectacle, ainsi que la lecture du théâtre, datent dans mes histoires de l’époque communiste, mais j’ai réalise beaucoup plus tard l’expérience terrible de l’ambiance tyrannique relevée par Sartre.
Les // sont effectivement nombreux et fort intéressants.
La vraie question à mon sens est la suivante : si le fait de libérer l’énergie créatrice ou encore l’esprit entrepreneurial génère plus de performance que les systèmes traditionnels basés sur le contrôle ou une descente en pyramide des décisions. Personnellement, je crois que oui. Un peu comme en physique et les atomes (et Dieu sait que je détestais cela à l’école !), l’énergie est supérieure, à condition toutefois de donner un sens (ce que tu évoques toi-même), une direction et de faire converger chaque atome dans la même direction globale.
Autre élément que m’inspirent tes écrits, je crois que le changement ne viendra pas des hommes mais de la nécessité de s’adapter à un environnement plus complexe, plus chaotique. Un exemple : la R&D en Pharma. il y a 10 ans, le système traditionnel avec des chercheurs dépendants d’une « boite » avec des axes de recherche et tout le tralala qui va avec fonctionnait très bien, dans 10 ans, la recherche se fera sans doute à travers des systèmes de partenariats avec des organismes publics, des biotechs indépendantes… une façon de retrouver l’esprit entrepreneuriale et de générer de la performance par une approche plus chaotique.
Enfin pour nourrir tes réflexions qui sont déjà fort nombreuses, je te conseille la lecture du livre Viral Change.
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