Alors qu’on ne cesse de parler de « la crise » en France, le séminaire ANVIE auquel j’ai participé hier a replacé pour moi la notion de la crise. Dans la présentation de Professeur Stéphane Hugon (sociologue Gretech/CeaQ Sorbonne), la crise d’aujourd’hui est une crise des indicateurs, des observateurs. C’est-à-dire que nous ne savons plus où l’on en est. Les adultes sont rejetés par les enfants car le vieux modèle est dépassé. En revanche, on ne sait pas par quoi le remplacer. On n’est pas simplement en opposition avec une alternative à proposer comme on aurait pu avoir dans les crises de l’après-guerre et ensuite 1968. On est dans le vide, focalisé sur le présent et des activités éphémères en ligne (et off line aussi). Dans cette crise d’aujourd’hui, il y a l’échec de l’ancien modèle, la peur pour demain et un rejouissement pour le présent. Nous sommes dans le « hic et nunc » et nous prenons autant de plaisir dans la forme que le fond dans les activités du moment. L’individu se crée par des expressions individualistes (blog, myspace, youtube…) mais cette création est inscrite dans une recherche assidue d’appartenance à un groupe. « L’acte de consommation prend le dessus sur la consommation du produit lui-même. » Mais, alors qu’on cherche toujours à penser que « aujourd’hui, c’est différent…, » j’avoue que les termes « vivre dans le présent, » « peur de l’avenir » et « narcissisme de groupe » semblent être des termes qu’on retrouvait, quand même, dans l’air des Hippies. Encore faut-il qu’on arrive à trouver la bonne musique qui en est sortie.
La Crise
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