Taxis à Paris: L’Enfer… même sans la grève

Taxi a Paris pour RoissyUne autre expérience d’enfer, et totalement oubliable, de taxi à Paris et ce sans avoir à faire avec une grève.

L’autre jour, je suis descendu sur l’avenue Niel dans le 17e à Paris à 8h30 pour chercher un taxi. Bien entendu, c’est la période « chargée » pour les taxis. J’attends 10 minutes à la borne à côté. Rien. Je me déplace sur Avenue Ternes. Une autre borne. Rien. Enfin un taxi « libre » approche, mais ne s’est pas arrêté à la borne. Malheureusement, on va dire pour lui, le feu à côté de nous est passé rouge. Il était obligé de baisser la fenêtre pour m’expliquer que, non, il n’allait pas me prendre, car malgré l’enseigne allumé, il n’était pas libre, en fait. Bien sûr.

Après quelques minutes de plus d’impatience, je monte l’avenue Ternes à pied. Je repère un deuxième taxi libre de l’autre côté. Il me fait le signale fatidique par le doigt indexe qu’il n’était pas disponible, malgré le signe toujours allumé par-dessus (indiquant libre). Je me pointe à la porte Maillot, m’apprêtant à prendre l’autobus Air France à Roissy (12 euros), car je ne voyais pas d’autres solutions pour être à l’heure.

Hitch Hiking a Paris - instead of taxiEnfin, je repère un autre taxi « libre » et lui signale avec véhémence. Le chauffeur, Mohammed, s’arrête pour moi, au lieu de l’hôtel, à quelques pas devant, où le concierge l’avait sifflé peu avant. Je monte rapidement, me sentant un peu filou. En écoutant mon point de vue sur les taxis, Mohammed reste totalement courtois et apologétique. Je découvre deux nouveautés : il ne s’arrête plus aux hôtels car il n’y a que la mafia (les chauffeurs de taxis « attitrés » paient pour être appelé par l’hôtel) ; et, puis, il y a, à Roissy, un casino tout entier où les chauffeurs jouent sans cesse – au point où ils se remettent dans la queue d’attente au lieu de prendre une course pour pouvoir continuer le jeu. Enfin, je comprends qu’il y a, soit pas suffisamment de taxis, ou les chauffeurs sont trop bien payés; ou les deux.

La réponse est en parti d’avoir plus de taxis, mais aussi de changer des règles qui ennuient le bon fonctionnement, à savoir, l’obligation « borne », l’obligation du prix « minimal » (en réponse à la compétition déloyale) et l’obligation de prendre des courses à Roissy… Moyen en quoi, les obligations ne font pas l’affaire. Une des réponses, c’est d’avoir un plus grand nombre, certes (prévu par les nouvelles mesures si les grèves ne font pas faire marche arrière) et aussi, de débloquer la circulation « exprès » pour les taxis (aussi prévu entre CDG et Paris d’ici quelques ans). Mais, il faudrait une formation particulière pour accompagner l’optimisation de ces mesures. Principal dans ces mesures, ça serait de former les chauffeurs à (1) connaître le plan de Paris; (2) plus important encore, la politesse.

Alors que je suis arrivé à l’heure (ayant vu large) à l’aeroport ce jour-là, je trouve difficile à comprendre que les chauffeurs de taxis n’ont pas pris conscience de ces problèmes de fond de façon à vouloir entreprendre des changements eux-mêmes. Mohammed a compris pas mal, non obstant son service déloyal aux hôtels. S’ils se plaignent de la baisse des prix des licenses à cause des nouveaux arrivés, il y aurait un moyen de devenir occuper dans les heures hors pointe en étant plus agréable, plus courtois et efficace qu’ils le sont actuellement. Peut-être, ainsi auraient envie les Parisiens de prendre le taxi plus fréquement.
Transport en Commun -- Au Choix
Peut-être au final que la lutte pour un meilleur service dans les taxis à Paris est perdu d’avance. Ce qu’il reste à faire, c’est trouver et réserver une écurie de bons chauffeurs (indépendents) avec lesquels vous vous entendez.

Entretemps, aller à pied ou en transport au public (en écoutant un podcast sur mon baladeur) me paraissent les meilleures solutions tant sur le plan santé et efficacité qu’écologique. Et vous? Comment faîtes vous?

La liberté de la femme sous trois angles

Droits des femmes: Le voile en TurquieJ’ai lu avec attention trois histoires qui se sont déroulées cette semaine.

1. La Cour suprême en Turquie s’est opposée 9 votes à 2 (reportage TF1 « Le voile reste interdit à l’université) au port du foulard à l’université – un cas crucial pour défendre l’état « laïque » de la Turquie. (« Turkey’s high court overrules government on head scarves » in IHT June 5, 2008). Étonnement, ce cas pourrait préfigurer l’abolition du parti en pouvoir, le AKP et son Premier Ministre pratiquant, Tayrip Erdogan. Il me paraît drôle qu’en France le port du foulard soit permis au facs (article sur wikipedia sur ce sujet).

Droits des femmes: Le regard feminin sur le divorce a Lille2. Le jugement à Lille de l’annulation d’un mariage entre deux musulmans avec, comme justification, la non virginité de la femme. La Ministre de la Justice, Rachida Doti, qui avait approuvé ce jugement au début, a changé de position et maintenant est en train de s’y mettre. Ce jugement est d’autant plus alarmant quand on considère qu’en Algérie, il y a eu plusieurs condamnations et expulsions contre des Chrétiens pour pratiquer la chrétienté. Je réfère à l’article qui s’exprime sur ce sujet « Islam : quand la France se réveille… » par Ivan Rioufol [blog.lefigaro.fr]. Lire aussi la chronique d’Alain-Gérard Slama du 2 juin, « Le Jugement de Lille et Le Divorce Français. »

3. L’Allemagne fait d’un nouveau livre scandaleux, « Feuchtgebiete » (Wetlands en anglais), un best seller avec plus de 680,000 copies vendues depuis son mise en marché en février. Comme j’ai lu dans l’article de l’Herald Tribune, « A raunchy best seller gets Germans talking » le 6 juin, 2008, le livre est interdit aux moins de 18 ans. Ce livre, écrit par une femme, Charlotte Roche, raconte la vie sulfurique et extrêmement sexuelle et scatologique d’une fille de 20 ans. Alors que l’Allemagne est un pays riche, ouvert, democratique et évolué, paradoxalement, l’Allemagne est aussi 23è/27 en Europe en termes de disparité de salaire entre les hommes et les femmes (22% en moins pour les femmes). Roche, née en Angleterre, remet une couche sur la liberté de la femme. En tout cas, ça confirme que le sexe vend.

Je trouve frappant que ces trois histoires dans trois pays différents sortent presqu’au même moment cette semaine Un pays essentiellement musulman qui repousse les traditions musulmanes, un pays « laïque » qui accepte les coutumes musulmanes et, en même temps, l’Allemagne continue dans sa tradition « progressiste. » Trois axes de pensée autour de l’école, le mariage et le sexe. Trois façons d’aborder la liberté de la femme.