TOC TOC à Chatou

Toc Toc a ChatouTOC TOC… Je frappe à la porte de Chatou chez Béatrice et Antoine.

Un dimanche début février, nous étions invités à participer au TOC numéro 3. Il s’agit d’une Table Ouverte à Chatou, un moment de partage et de bonheur dans un lieu de grande tranquillité et convivialité. Nos amis, Béatrice et Antoine, ont créé un déjeuner dominical succulent pour les pailles et pour l’esprit avec un choix délibéré d’invités qui ne se connaissent pas, mais qui ont tous quelque chose à partager et à écouter.

Ce dimanche en question, nous nous sommes retrouvés avec une douzaine de personnes hétérogènes. Pour dire, j’étais (Minter) le seul « homme d’affaires » et le seul non français, quoique…

Avec le simple fait de se présenter, en faisant un tour de la table, la conversation est devenue d’une vivacité et diversité que nous serions restés jusqu’à la nuit si on n’avait pas l’obligation de rentrer.

Notre sensibilité a été touchée à maintes reprises. En voici 4 exemples :

1- Le bonheur.

Thierry Vermont nous a enchantés avec son travail autour du bonheur : le processus et le raisonnement mêmes du projet, avec l’aboutissement concret d’une liste de plus de 44,000 témoignages de bonheur par des personnes du monde entier. Être heureux est un chemin qui inclut le développement personnel et un sens d’intégrité à tel point que pour certains, sans emploi, ce questionnement sur le bonheur les a amenés a se repositionner, se revaloriser et ainsi à retrouver un travail.

Pour en savoir plus: Happython et son livre, « Le Bonheur est dans Vos Mains », dans lequel on retrouvera une sélection de moments de bonheur. Voir aussi l’article ou cet article dans editoweb. [Il y a un autre site de liste des bonheurs ici.]

Autour de cette idée, nous avons abordé aussi le diktat du bonheur et du positivisme, le bonheur d’être triste, le bonheur de l’action, ou celui de l’inaction.

Ce qui nous fait penser à une autre discussion intéressante que nous avons eue avec Jacqueline et Laurent. Nous avions discuté du bonheur de ne rien faire à travers le roman russe Oblomov. Oblomov est un roman russe d’Ivan Gontcharov, 1859. Son héros est un mythe littéraire russe, aussi présent que Faust ou Don Juan.

Oblomov, aristocrate oisif, est incapable de prendre des décisions ou d’effectuer la moindre action importante. Il ne quitte que rarement sa chambre ou son lit. Il se différencie bien évidemment du « fare niente » italien ; il est l’anti-productivisme, égocentrique et un peu maladif. Le « farniente » italien, c’est autre chose: regarder les femmes assises à la terrasse d’un café – pas de doute ; il y a de l’action (pensée de Laurent).

Enfin, reprenant le TOC, l’expression joyeuse d’un jeu de mots qui m’a trompé : la thérapie devient la terre Happy. Je l’avais compris comme la terre à pie… la où le noir s’envole en équilibre avec le blanc (symbole du bonheur).

2- La création artistique.

David nous a parlé de son travail (qu’il accomplit avec l’aide de deux secrétaires admirables). Il a le privilège de vivre de sa passion : travailler les matériaux pour en faire sortir la pensée artistique. Avec lui, nous avons parlé de l’œuvre d’art dans son aspect de réalisation pratique : fonderie, encadrement, dorure, travail sur bois, etc.…. Les artisans accompagnent les créateurs dans leur œuvre. David en est le chef d’orchestre et de chantier.

3- Le travail en couple.

À l’instar de Béatrice et Antoine qui travaillent ensemble avec succès depuis une vingtaine d’années, nous avons discuté du travail en couple. Quand on connaît la difficulté de trouver un bon collègue – et encore plus un bon chef – on comprend qu’il peut y avoir une vraie connivence entre deux personnes qui se respectent et qui s’aiment.

4- Le conflit.

Autre sujet présenté par Jean Nicolas et son épouse était le conflit social. Au parfum du temps, la résolution du conflit social se fait grâce en partie par des conseillers spécialisés mais aussi avec des discussions en amont. Nous avons découvert la « grève du zèle » où les employés appliquent à la lettre tous les règlements – le dogmatisme acharné. En tout état de cause, il existe le besoin de revoir l’écoute au niveau du patronat et d’encourager la vraie conversation.

David en a conclu que le conflit social était sexuel… La suite au prochain numéro TOC TOC.

Note2be: les etudiants notent les professeurs

note2beEn France, deux jeunes garçons hommes ont eu la bonne idée de créer un site, note2be, pour noter les professeurs à l’école. Je dis bravo. Qui plus est, il semblerait que les étudiants ont « le bon esprit » et ont donné une moyenne de 14 sur 20. Bombardé, le site est actuellement en surcapacité (plus de 50,000 visites en 3 jours – et ce même avant l’apparition dans le Figaro ce vendredi, « Les profs ont 14 sur 20… ») et donc pas visitable actuellement. Néanmoins, je trouve le concept très rafraîchissant. Évidemment, la confidentialité permet aux étudiants de se lâcher. L’éducation en France est en train de souffrir, c’est évident. En partie, en parlant avec mes amis dans le milieu, il semblerait que la façon d’enseigner en est pour quelque chose. La FSU (syndicat d’enseignants) parle de phénomène de « lynchage public». Pourvu qu’ils ne commencent pas un grève.

J’ai deux commentaires à émettre sur le sujet :

1/ Noter des professeurs est un concept que nous pratiquons de façon rigoureuse dans l’éducation des adultes (« andragogie »), que ça soit dans le cadre de l’enseignement continu ou la formation permanente au sein de l’entreprise. Le principe est accepté facilement car les participants font le cours/stage avec un sens de responsabilité. L’enseignant est tenu a des objectifs – une responsabilisation (« accountability » un de mes mots favoris en anglais). Ainsi, la notation des professeurs est tout à fait raisonnable, car même si l’éducation est « gratuite », il y a toujours un prix a payer. Encore faut-il se mettre d’accord sur les objectifs en amont! Mais à premier abord, les questions sur le site note2be sont correctes.

2/ Les questions posées par le site sur le professeur semblent aller directement sur le fond : « ton professeur est intéressant ? », « il/elle manque de motivation », « il/elle est équitable », ou encore « il/elle est clair(e) »… Il ne s’agit pas de sujets frivoles, mais de la qualité d’engagement et des principes de base de la pédagogie.

Je prépare un nouveau billet sur les professeurs dans ma vie qui m’ont marqué profondément, me donnant envie d’apprendre pour ne pas dire m’avoir appris tellement de choses dans la vie (et bien sûr par rapport au cursus). Le professeur est le pilier du système éducatif, car même avec un curriculum (en France) qui se doit d’être revu, un bon prof vaut de l’or ; et un système de notation permettrait aux meilleurs professeurs d’être reconnus en tant que tel. Les Etats-Unis devrait prendre note [en plus le nom du site irait bien pour les anglophones]. Addendum du 26 février: Grace au commentaire anonyme (ci-dessous), je vois qu’il y a déjà 2 sites aux Etats-Unis avec le même concept: ratemyteachers (ouvert en 2001 pour tous les enseignants de la maternelle jusqu’au bac en Amérique du Nord; plus de 10 million d’opinions) et ratemyprofessors (ouvert depuis 1999 avec 6 million d’opinions pour 1 million de professeurs à plus de 6,000 universités anglophones à travers le monde).

Par ailleurs, il serait tout à fait intéressant de pouvoir faire une notation des médecins aussi ? Un sujet à étudier.

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