Je ne suis, pas simplement perplexe, mais souvent outragé par la quantité de passagers sur le RER et le métro Parisien qui estiment qu’ils n’ont pas besoin de payer leur chemin. Alors que certaines grandes villes dans des pays voisins n’ont même pas de barrière à l’entrée (Geneva, Brussels, Berlin, Vienna, Lausanne…), les passagers parisiens se font un plaisir de sauter la barrière à volonté.
La transparence des chiffres ?
Pour comprendre la taille de la fraude, j’ai fait un peu de recherche. Il s’avère que la RATP fait un grand travail de RP pour dissimuler les chiffres. Alors que la RATP veut nous faire croire que le taux de fraude n’atteint que 3% dans le métro et le RER, et 9% sur le bus (chiffres de 2009), les recherches de Claude-Marie Vadrot en 2011 ont trouvé une situation bien différente (article par Jean-Paul Gourévitch):
« Une fraude qui atteint 80 % pour une partie des bus de la région parisienne et 30 % dans le métro parisien »
Je ne connais pas la vérité, mais anecdotiquement, le taux me paraît bien plus que 10%. Ce qui est certain c’est que les barrières des métros parisiens sont extrêmement poreuses. Les fraudeurs y passent avec peu d’inconvenient.
Coût trop élevé ? Mais non…
Alors que le métro de Paris est considéré parmi les meilleurs au monde et un ticket de base ne coute que 1.80 euros (simple) versus, par exemple, £2.40 (environs 3E) à Londres, il semble impensable que les fraudeurs se sentent la liberté de ne rien payer.
Pas de contrôle
Qu’en est-il des contrôles, je vous entends demander ? Il paraît qu’il y a 2.000 agents de contrôle. Selon les calculs de Gourévitch, l’ensemble des contrôleurs devraient pouvoir effectuer la vérification (par brigade de 5 agents qui font 250 personnes par heure) de 10% des 8.5 millions de passagers quotidiens de la RATP. Pour ma part, je ne me souviens pas de la dernière fois avoir été contrôlé cette année. Et pourtant, j’ai toujours mon billet composté sur moi.
Culture souterraine
C’est un triste commentaire sur l’état d’esprit des gens s’ils pensent que ça doit être systématiquement les autres qui payent leur dettes, non ? Est-ce que ça serait juste, à partir de ce comportement manifestement généralisé, d’en tirer une conclusion sur la culture française (d’ou moins parisienne) ? Peut-être pas, mais ça donne un sacré mauvaise image pour les touristes, sur lesquelles dépendra Paris pour soutenir son économie.
Qu’en pensez-vous?