Suite à l’infographie sur la Valeur d’un Fan Facebook, j’ai réalisé cet entretien que je voulais partager sur le blog. Il est tourné autour de 4 questions.
Quels sont les principaux leviers d’acquisitions sur les réseaux sociaux ?
Selon moi, il y a deux réponses possibles à la question d’acquisition de fans : avec investissement financier ou sans ; sachant que cette deuxième piste demande autant, voire plus d’investissement en termes de temps (capital humain). Dans le premier cas, avec les évolutions et développements de Facebook, les liens sponsorisés vont certainement avoir une bonne efficacité—plus particulièrement, pour les grandes marques qui peuvent se le permettre. Dans le deuxième cas, il s’agit d’abord de poster avec un rythme et ligne éditoriale qui stimulent son audience, en phase avec les valeurs de la marque et les attentes de la communauté. Deuxièmement, il est approprié de chercher un mix média, où les investissements offline soient travaillés en harmonie avec les activités en ligne. Je penserais aussi à la recherche de partenaires synergiques pour optimiser les investissements, tout en rendant plus riche l’interaction. Par exemple, pour les coiffeurs, ils pourraient s’associer avec leurs fournisseurs. Je note le cas d’un salon de coiffure qui a su gérer son compte Facebook de fans en s’associant avec le restaurant sushi voisin, la clientèle déjeunant au salon de 11 à 15h. Ce salon a bénéficié d’une augmentation de son CA après une formation aux réseaux sociaux.
L’acquisition est-elle plus simple sur un réseaux type Facebook que sur Twitter par exemple ?
Le point en commun reste la facilité avec laquelle un abonné peut se désabonner soit d’un page Facebook, soit du flux Twitter. Avec cette notion en tête, la recherche purement quantitative d’abonnés n’a pas autant de sens, surtout, une fois qu’un seuil minimal est éteint. La viralité et les fonctions de partage paraissent plus fortes sur Facebook que Twitter. En plus, on ne peut pas faire abstraction du fait que la population soit 5x plus grande sur Facebook en France, même si Twitter se rattrape (désormais à 5.5 million d’abonnés en France). Mais tout dépend de l’objectif. Il faut définir l’objectif, connaître sa cible et respecter les codes d’usage pour augmenter le nombre de suiveurs. Le coté « message court » et l’esprit d’actualité de Twitter sont parfaitement adapté à une certaine cible. Sur Twitter, il existe une habitude plus élevée de suivre des inconnus, en fonction de la qualité du flux. Sur Facebook, le gain de nouveaux fans vient par l’association des amis ou par acquisition. Au final, pour la plupart, Facebook reste le meilleur choix, même si le coût d’acquisition risque de coûter plus cher que sur Twitter (pour l’instant en tout cas).
Quels sont les critères qui définissent la valeur d’un fan ?
D’un point de vue simplement statistique, il est évident qu’un fan qui a beaucoup d’amis et qui interagit régulièrement avec vos posts a plus de valeur que quelqu’un qui est passif et muet. En revanche, la qualité influente du fan — qu’on peut tenter de mesurer, de façon non scientifique, à travers des services comme Klout ou Peer Index — va donner plus de résonance à ces interactions. Plus les interactions d’un fan incitent ses amis à investiguer, à cliquer, à re-partager ou tout simplement à « aimer », plus c’est un fan de valeur. En règle générale, je préférais avoir 500 fans qui interagissent activement que 5,000 fans passifs.
Est-ce que l’internaute a un véritable pouvoir sur la réputation d’une marque sur les réseaux sociaux et pourquoi ?
Tous fans ne sont pas égaux. Ainsi, la puissance d’un commentaire d’un internaute dépend de trois choses : la qualité de son réseaux, la possibilité d’être repris par le mass média et la chance (le timing, la serendipité…). Par le passé, l’internaute avait moins de concurrence pour se faire remarqué et de percer à travers le bruit en ligne. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins le cas, avec un recentrage sur des services et réseaux phares. Il y a une convergence autour des « grandes références » tel que Google, Facebook, Youtube, etc.
L’éthique : Pour des sujets qui touchent à l’éthique ou à des points sensibles pour la société – au-delà d’une plainte chez un voyageur (!) – il y a plus de chances que les réseaux sociaux se mobilisent. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’un sujet proche des femmes, grâce à la surreprésentation des celles-ci sur les réseaux sociaux et de leur tendance à partager plus librement que les hommes. Exemple : le revirement sur la décision de Komen sur Planned Parenthood (en anglais via PolicyMic.com). Un autre sujet sensible : l’argent, le système bancaire et financier. Ainsi, les actions des banques — ou de la politique — peuvent provoquer des réactions qui génèrent un buzz conséquent. Exemple : lorsque Bank of America a voulu augmenter les frais (voir The Financial Brand – en anglais), les clients ont révolté. Cependant, il y a bien d’autres exemples, dans d’autres domaines où le mouvement sur les réseaux a eu un impact réel (ex : les cas célèbres de Kryptonite, United broke my guitar…). Non obstant, pour chaque cas avec un grand impact, il y a des milliers qui sont restés dans l’ombre.
Dois-j’y aller?
Ne pas prêter attention aux plaintes sur les réseaux serait un risque professionnel ces jours-ci. Ne pas répondre à une plainte, devient ensuite, un choix à mesurer en fonction des probabilités. Entre une vidéo qui dépasse les millions de vues et un tweet retweeté 1 fois, il y a un énorme spectre. La volonté d’une marque de répondre à ses clients devient instantanément visible. Là se joue la réputation. Dans le temps, je maintiens que l’investissement dans un service à la clientèle à l’écoute avec un équilibre entre le proactif et le réactif, dit « 2.0 », sera payant. Le tout doit être fait avec un regard sur la culture et structure de l’organisation.
Qu’en pensez-vous ? Vos réactions sont les bienvenues !