Nathalie Kosciusko-Morizet remplace Eric Besson à l’Economie numérique

Nathalie Kosciuscko-MorizetQuand on commence à regarder les sujets à travers un certain filtre, parfois, tout a l’air d’en faire partie… En l’occurrence, j’ai écrit en novembre sur le rapprochement entre les gens qui militent pour le développement durable et ceux qui sont à fond sur le web 2.0.  Je trouvais les sujets intimement liés et je reste convaincu de mon propos.

Alors, voilà que Nathalie Kosciusko-Morizet NKM — l’une des membres préférées du gouvernement et Secrétaire d’Etat au Développement — se voit promue aujourd’hui pour remplacer Eric Besson en charge de l’économie numérique!  C’est, pour moi, encore une preuve que la mentalité développement durable et web 2.0 se rapproche.

NKM récupère également le portefeuille de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques et dépend directement du Président…enfin.  On peut désormais commencer à parler de la dynastie moderne de la mobilité: avec NKM et son frère Pierre Kosciusko-Morizet, président en exercice de l’Association pour l’économie numérique et PDG de Priceminister (désormais en arrêt). De toute façon, on savait qu’elle venait d’une grande famille politique.  Sa carrière continue sur le bon élan.  Kudos.

Jacqueline de Romilly – À la recherche de la vraie Éducation

Jacqueline de Romilly: « Il y a un divorce entre enseignement intellectuel et formation morale »

Le Figaro – 29 oct. 2008

«Enseignement » et « éducation » sont deux mots presque synonymes qui pourraient s’employer l’un pour l’autre. Il existe cependant entre eux une légère nuance de sens: l’enseignement désigne avant tout la transmission des connaissances intellectuelles…lisez plus…

Dans cet article ci-dessus du Figaro du 29 octobre 2008, ils ont publié le discours de Jacqueline de Romilly sur l’état de l’enseignement et de l’éducation en France.

L’enseignement est un sujet qui me tient à cœur personnellement et professionnellement. Dans un billet précédant voisinant le sujet du discours de Mme. de Romilly, j’ai écrit sur le sujet de la différence entre l’éducation et la formation (‘training’ en anglais). [J’ai aussi noté l’existence (et décès) de Note2be RIP].

Alors que l’enseignement concerne la transmission et apprentissage des connaissances intellectuelles, Mme. de Romilly met l’appui sur l’importance de l’éducation. Elle déplore le manque au niveau de l’éducation qui comprend la transmission des valeurs. « L’éducation…désigne le fait de mener un être à l’accomplissement de ses qualités propres ; pour l’homme, ces qualités humaines concernent l’esprit, le caractère et l’aptitude à la vie en société. » Elle cite trois grands problèmes dans l’éducation française: (1) l’affaiblissement de la connaissance de la langue qui nuit à la capacité de communiquer [avec risque de tendre vers la violence]; (2) les lacunes au niveau de l’histoire et donc de son passé et de sa culture; et (3) le manque au niveau de la lecture de la littérature qui permet « la formation de l’homme » à travers des idées, images et personnages iconiques.

Un point essentiel est que l’éducation des enfants commence à la maison. Par exemple, la communication en famille autour d’une table permet de nouer les liens, raconter des histoires et, par la même occasion, l’histoire de la famille. Mais, aujourd’hui, avec la poursuite du temps, les familles rompues et le stress du travail, la transmission des valeurs et de l’histoire et le partage du temps libre sont des denrées rares pour un enfant. Par ailleurs, je sais que le philosophe Luc Ferry m’appuierait pour dire que la passion pour — et la lecture des — grandes classiques, dans lesquels on trouve des vraies leçons de la vie, serait indispensable pour l’éducation d’un jeune. En fait, le plus important pour un enfant, c’est de développer une ou des passions. À travers cette passion, on cultive sa curiosité, on apprend, on se connecte et, au final, on donne du sens à notre vie.

Arrondissant la notion de l’éducation de l’être, en dehors de l’Académie, je suis un fervent pour le coté éducatif du sport: comment travailler en équipe, être un leader, faire face aux difficultés physiques, savoir gagner et perdre avec grâce. Bien sûr, les sports ne sont pas tous égaux dans la transmission de ces valeurs et ne sont pas forcément pour tous. Mais, pour beaucoup, le sport est également une échappatoire qui permet de canaliser son énergie. Dans un autre domaine, je crois profondément à l’importance du théâtre et de la danse. Le fait d’avoir fait du théâtre (j’ai joué dans une dizaine de pièces) était très formateur pour moi — ça demande un travail sur soi, vous ouvre à la diversité des personnalités, et exerce vos talents de communication et sur votre présence sur scène. En Angleterre et à l’université aux États-Unis, j’ai aussi beaucoup apprécié l’art du débat–un environnement qui aiguise ses talents dans la défense de ses idées, la communication en public ainsi que la compétition.

Ce qui m’a frappé dans l’article de Mme. de Romilly est, en quelque sorte, la similarité de ce qu’elle décrit avec l’état de l’éducation — pour ainsi dire la société — aux États-Unis. Mme. de Romilly ne cite pas l’influence de l’internet. Et pour cause, ce n’est qu’un outil et n’est pas à la racine du problème. Mais elle aurait pu étendre ses propos en parlant du manque d’attention des enfants, distraits par le monde hyper-visuel en ligne, les jeux addictifs, le chat sans sens profond, etc. Outre-atlantique, un livre est sorti cet été aux États-Unis qui s’appelle « Why We Hate Us » (« Pourquoi nous nous détestons » et disponible sur Amazon.fr ici) par Dick Meyer. Dans un sens similaire, mais d’un angle totalement différent, le livre de M. Meyer parle du manque d’intérêt que portent les Américains vis-à-vis des uns et des autres. Pour M. Meyer, il ne s’agit pas de détester comme haïr, mais détester comme « ça fait ch***. » L’ennui que provoque la conversation dans les dîners suburbains aux États-Unis, dit M. Meyer, envoie un certain nombre des américains vers la solitude, l’isolement. Le dialogue, la conversation sont trop déshumanisés. Beaucoup d’entre eux sont déçus par le manque de culture, le manque de profondeur, les platitudes–et disons le, les conséquences du devoir permanent du « politiquement correct. » Les Américains, écrit-il, tournent naturellement vers l’internet pour trouver de l’interaction avec d’autres qui partage une vraie passion, qui sont présents à tout moment dans les réseaux de médias sociaux. Les nouvelles technologies facilitent cette interaction (pas nécessairement profonde) et permettent de retrouver d’autres passionnés autour du même sujet. Est-ce
que le même phénomène serait en train de se passer en France?

Avec du recul sur les propos de Mme. de Romilly, je dirais que l’enseignement en France se focalise trop sur l’académie de façon générale et devrait intégrer plus « d’éducation » et de la culture, comme du sport, du théâtre, et même du débat. Dans l’emphase sur les matières qui favorisent le coté gauche du cerveau, l’enseignement français est bancal et donne encore moins de chance aux enfants d’arriver à l’éducation dont parle Mme. de Romilly. Si Mme. de Romilly et M. Meyer parlent de valeurs à l’ancienne et que certains considèrent comme étant ringardes et conservatrices, elles sont selon moi des valeurs importantes et atemporelles et et qui peuvent — dans certains cercles au moins — foisonner des cotés de l’Atlantique (et bien sûr de la Manche aussi).

D’autres blogs sur l’article de Mme. Jacqueline de Romilly:
Le Salon Beige
Veille Education

Des blogs (en anglais) sur ce dernier livre « Why We Hate Us » élabore bien le propos de M. Meyer:
Page 99 Test
Campaign for the American Reader

Sarkozy donne un discours en or à Toulon (Sept 25 2008)

Président Nicolas Sarkozy a fait un discours étonnamment fort ce soir (le 25 Septembre, 2008) à Toulon, au Zénith, devant 4000 personnes. Son discours a été marqué par l’engagement personnel et la responsabilité, une reconnaissance  de l’impopularité de certaines de ses décisions et une description non masquée des risques de la crise économique actuelle. La crise, a-t-il dit, est une raison pour accélérer les réformes plutôt que de les reporter.

Nicolas Sarkozy a parlé de reformuler le modèle capitaliste à la française – avec une grande réduction de la bureaucratie et l’élimination de 30,600 emplois d’État en 2009 (y compris une diminution du nombre de collectivités locales), une réforme des institutions éducatives (-13,500 emplois) ainsi que les hôpitaux (avec un système de récompenses pour la productivité accrue). Sarkozy a également proclamé la déminéralisation de la parachute dorée pour les chefs d’entreprise.

D’une certaine manière, je suis enclin à appeler sa forme de capitalisme du capitalisme chaux – c’est-à dire avec un peu de vert. Clairement, Nicolas Sarkozy cherche à rénover le droit d’être un entrepreneur en France et, en même temps, a indiqué que l’État a un rôle à jouer dans l’accélération de la transition aux solutions écologiques (par l’intermédiaire de la prime de « bonus / malus »). Et, en tant que marqueur de son désir pour une action plus rapide et efficace, il demande si l’Europe serait capable de prendre une position forte et aussi rapidement que le secrétaire au Trésor Paulson (à gauche) a fait en exigeant les $700 milliards de sauvetage. Sarkozy a affirmé, quant à lui, la protection de l’épargne de tous les Français si jamais les faillites bancaires aux États-Unis font la traversée de l’Atlantique.

Pour résumer son capitalisme chaux, Nicolas Sarkozy a dit: «S’il faut moins taxer l’investissement, moins taxer le travail, moins pénaliser l’effort et la réussite, moins taxer les produits propres, il faut en revanche davantage taxer la pollution.»

Faisant écho à bon nombre de ses premiers messages et promesses lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy semblait confiant, sérieux et engagé. Ma ligne préférée de son discours a été: « La crise actuelle doit nous inciter à refonder le capitalisme sur une éthique de l’effort et du travail, à retrouver un équilibre entre la liberté et la règle, entre la responsabilité collective et la responsabilité individuelle, » a-t-il fait valoir en plaidant pour un nouvel équilibre entre l’État et le marché. » En somme, il a plaidé pour un nouvel équilibre entre l’État et du marché libre.

Ce que j’ai aimé le plus dans ce discours, écrit par Henri Guaino, l’auteur préféré de Sarkozy, a été la manière dont Sarkozy a assumé la responsabilité de ses décisions. Rare est le patron qui prend un tel prise en charge de la vision de son gouvernement et qui est prêt à prononcer si clairement un engagement personnel sur les résultats. Je voudrais décrire le discours de Sarkozy à Toulon comme un modèle de comment se tenir, confronté aux mauvaises nouvelles – en contraste avec l’approche du sénateur John McCain qui a décidé de mettre en attente sa campagne face à la crise. Sarkozy a fait un discours de changement tout en permettant de rallier le peuple français et les entreprises derrière lui.

Voici une transcription exécutive du discours avec analyse par 20minutes.  Et le discours en entier grâce au Monde.

Comment avez-vous réagit à son discours?

La Vie en Vert avec Nathalie Kosciusko-Morizet et Marc Jolivet au Medef 2008

Nathalie Kosciusko-Morizet - Secretaire d'Etat, EcologieLa Vie en Vert pour Voir la Vie en Rose…

Un plateau-débat animé par Nicolas Doze, ce débat transmis en direct sur BFM, avait un panel composant la Ministre, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet (suivre sur wikio) le comédien Marc Jolivet, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de la protection des animaux, et Hervé Le Treut, directeur du Laboratoire de météorologie dynamique du CNRS. Un bon spectre d’intervenants en qualité de pointure ainsi que façon de se présenter.
Marc Jolivet au MEDEF
Deux grands points que j’ai retenus:

* Arrêter de considérer le développement durable comme étant que négatif, pénalisant. Le bonus-malus sur les voitures récompense l’acte positif.

* La Grenelle de l’Environnement a véritablement permis d’ouvrir le débat Développement Durable sur tous les champs — alors qu’avant c’était un sujet réservé aux happy few.

Tout ça s’est passé avec la plus grande rapidité et humour. Un bon moment collectif pour parler d’amener à bien le sujet de l’Environnement Durable.

MEDEF Think Big / Voir En Grand 2008 – Université d’Été

Invitation à l’Université d’Été du MEDEF: Think BIG / Voir en GRAND

Voir en grand - Think big : Université d'été du MEDEF 2008Je suis invité à participer à l’Université d’Eté du MEDEF 2008 sur le thème Voir En Grand (« Think Big ») du 27 au 29 août — voir le blog éponyme. Nous serons environs 150 bloggeurs de profils divers à y participer. La liste d’intervenants est bien étoffée, avec un grand nombre de PDGs (Louis Gallois [EADS], Christophe de Margerie [Total], Franck Riboud [Danone], Claude Bébéar [AXA, Institut Montaigne, entre autres] en passant par des personnalités comme Fabien Galthié, Jacques Attali et Luc Ferry, et des hommes et de femmes d’état comme Sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie, Mohammed Ghannouchi, Premier ministre de Tunisie et une de mes favories, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat française chargée de l’Ecologie. [Le nombre de femmes est faible cependant. J’ai fait le compte: 29 femmes sur 232 intervenants].

Nous, les bloggeurs, seront invités à faire du live blogging. A suivre.

Voir le video des détails et modalités de cette opération par Frédéric Chevalier, responsable web-marketing du MEDEF (+ invitation de vous rejoindre à nous).

Un bon wrap up ici sur paperblog.fr.

La liberté de la femme sous trois angles

Droits des femmes: Le voile en TurquieJ’ai lu avec attention trois histoires qui se sont déroulées cette semaine.

1. La Cour suprême en Turquie s’est opposée 9 votes à 2 (reportage TF1 « Le voile reste interdit à l’université) au port du foulard à l’université – un cas crucial pour défendre l’état « laïque » de la Turquie. (« Turkey’s high court overrules government on head scarves » in IHT June 5, 2008). Étonnement, ce cas pourrait préfigurer l’abolition du parti en pouvoir, le AKP et son Premier Ministre pratiquant, Tayrip Erdogan. Il me paraît drôle qu’en France le port du foulard soit permis au facs (article sur wikipedia sur ce sujet).

Droits des femmes: Le regard feminin sur le divorce a Lille2. Le jugement à Lille de l’annulation d’un mariage entre deux musulmans avec, comme justification, la non virginité de la femme. La Ministre de la Justice, Rachida Doti, qui avait approuvé ce jugement au début, a changé de position et maintenant est en train de s’y mettre. Ce jugement est d’autant plus alarmant quand on considère qu’en Algérie, il y a eu plusieurs condamnations et expulsions contre des Chrétiens pour pratiquer la chrétienté. Je réfère à l’article qui s’exprime sur ce sujet « Islam : quand la France se réveille… » par Ivan Rioufol [blog.lefigaro.fr]. Lire aussi la chronique d’Alain-Gérard Slama du 2 juin, « Le Jugement de Lille et Le Divorce Français. »

3. L’Allemagne fait d’un nouveau livre scandaleux, « Feuchtgebiete » (Wetlands en anglais), un best seller avec plus de 680,000 copies vendues depuis son mise en marché en février. Comme j’ai lu dans l’article de l’Herald Tribune, « A raunchy best seller gets Germans talking » le 6 juin, 2008, le livre est interdit aux moins de 18 ans. Ce livre, écrit par une femme, Charlotte Roche, raconte la vie sulfurique et extrêmement sexuelle et scatologique d’une fille de 20 ans. Alors que l’Allemagne est un pays riche, ouvert, democratique et évolué, paradoxalement, l’Allemagne est aussi 23è/27 en Europe en termes de disparité de salaire entre les hommes et les femmes (22% en moins pour les femmes). Roche, née en Angleterre, remet une couche sur la liberté de la femme. En tout cas, ça confirme que le sexe vend.

Je trouve frappant que ces trois histoires dans trois pays différents sortent presqu’au même moment cette semaine Un pays essentiellement musulman qui repousse les traditions musulmanes, un pays « laïque » qui accepte les coutumes musulmanes et, en même temps, l’Allemagne continue dans sa tradition « progressiste. » Trois axes de pensée autour de l’école, le mariage et le sexe. Trois façons d’aborder la liberté de la femme.

Dialogues Equation 2008 sur l’Envionnement Durable

Dialogues EQUATION de GabrielliNathalie Kosciusko-Morizet (j’abrègerai à NKM) est décidément une ministre d’exception. Rarement ai-je vu une personne si rapide, si précise et à la fois si décontractée et agréable à écouter, tout en ayant un bon sens d’humour. La Ministre d’Ecologie a présenté hier lors d’un colloque très interactif, Dialogues EQUATION, organisé par la société Companieros (fondée par Antoine de Gabrielli) et qui a eu lieu hier (le 19 mars) à la Sorbonne Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Le thème du colloque 2008: « Réussir demain? Ce que change le développement durable. » Démarrant à Paris, le colloque poursuivra avec des sessions dans trois autres villes en France (Lille, Lyon, Nantes). Ce colloque a été sponsorisé aussi par Le Monde, avec une parution spéciale ici.

Quelques points lors de son intervention — ou plus aptement appelé un dialogue avec la salle (d’environs 400 personnes, plutôt étudiants):

– Avec un démarrage bien motivant, NKM a commencé par dire que les étudiants d’aujourd’hui avaient la chance d’entrer dans le monde du travail dans un moment historique où les choses bougent tellement – notamment avec ce changement de dispositif écologique.

– NKM a remarqué le grand succès du Grenelle de l’Environnement pour son côté libre-choix des participants dans les forums et la pression de ne pas être celui (ou celle) qui ne participe pas activement… Elle a parlé de l’impact possible lors du passage à la Présidence de l’Union Européenne pour la France à partir du 1er juillet 2008. Elle a évoqué la possibilité que d’autres pays européens reproduiseraient un Grenelle semblable chez eux.

– L’erreur du Protocole de Kyōto était, selon elle, de donner aux pays avancés au niveau écologie (e.g. les pays Scandinaves…) des exigences élevés vis-à-vis les effets de serre, sans en donner aux pays moins avancés dans l’écologie mais qui, eux, sont particulièrement concernés par le réchauffement climatique (Afrique, Brasil…).

– A la question pourquoi le nouveau regroupement — sous le Ministre de l’Etat Mr Jean-Louis Borloo – n’ait pas ajouté le Ministre de l’Agriculture, NKM a répliqué avec de l’esprit qu’ils avaient aussi entrepris l’idée expansionniste de rapatrier les Ministères des Finances et la Santé… Enfin, le Développement Durable touche à tout. Ils se sont limités au regroupement actuel (i.e. les ministères de l’Environnement, Ecologie, l’Energie, et l’Aménagement du Territoire).

– Au Ministère de l’Ecologie, la Ministre a pu faire quelques changements. Notamment, elle a choisi le Peugeot 308 versus le standard pour les Ministres (le 407) en raison de la plus faible émission de CO2 (120g par km, soit 60g moins que le 407). Elle s’est assuré que les produits d’entretien au Ministère soient normés NF (en particulier parce que plus sain pour ceux qui les utilisaient). Aussi, elle a fait ajouter au menu du restaurant des choix Bio, ainsi que des vins Bio (« ce n’est pas si mal, surtout si on connaît toutes les saloperies qu’il y a dans le vin normal. ») De toute façon, un bon vin est généralement, d’office, plus bio selon l’oenophile and bon viveur, Nick Passmore. Apparement, l’offre bio prend le dessus maintenant. Alors, le Ministère mène par exemple et, comme elle a tout justement dit, il ne s’agit pas d’être intégral dans son approche, mais de le faire en adéquation avec son esprit, et son hygiène au quotidien.

– A se rappeler : à ne pas l’appeler le Khmer Vert, comme a suggéré un participant. (See Open Democracy Blog for a little insight into the denomination). NKM n’a pas apprécié la référence – à juste titre.

J’ajouterais que Mme la Ministre était habillée d’une façon élégante mais décontractée. Sans maquillage évident, son discours droit, et son sens d’humour, yeux rapides et sourire authentique m’ont séduit. Mme Kosciusko-Morizet, gauchère, notait le nom de celui qui posait la question pour pouvoir ensuite l’appelait par nom. Nice touch. Enfin, je note que son nom, Nathalie Geneviève Marie Kosciusko-Morizet, est bien plus compliqué que son style… parfois, les opposés s’attirent.

La fin de la journée était clôturée par Pierre Rabhi, grand philosophe, écrivain et originaire du Sahara, avec une intervention sur le Dialogue Intérieur.

En tout cas, bravo à tout ceux qui ont organisé (kudos Antoine) et/ou aidé dans l’organisation de ce colloque intéractif Dialogues Equation, divers et complet à la fois.

Et pour la carrière politique de Mme Kosciusko-Morizet, je m’attends à entendre parler d’elle plus à l’avenir.

MIS A JOUR le 21 mars: Une vidéo excerpt sur le site Dialogues EQUATION de NKM. Sur la question du nucléaire en France.

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Ceux qui ont ecrit sur le colloque déjà:
Agro Paris Tech
Studyrama
Cap Campus

Grève des Taxis à Paris

Greve Taxi ParisJ’apprends que les taxis à Paris vont faire la grève demain, le 30 janvier (l’article de l’Express ou bien chez RMC). J’évite cette grève heureusement car je suis en voyage à l’extérieur du pays, mais je suis tout de même ahuri. Pour avoir parlé de mon opinion sur les taxis à Paris dans des billets précédents (bande de voyous, strikes in Paris II, Taxi Economics in Paris), c’est un sujet qui s’apprête bien au blogging! Il s’agit en l’occurrence d’une action organisée par le FNAT, Federation Nationale des Artisans du Taxi (représentant 50% des chauffeurs des taxis) contre les propositions de M. Jacques Attali. Le texte du rapport de M. Attali cite les systèmes de taxis à Londres et New York, dont je reprend la phrase suivante qui me paraissait très parlante:

« À Londres et à New York, les systèmes de plaques de taxis n’ont pas été libéralisés et ces villes comptent environ autant de taxis que Paris, mais des voitures dites « de petite remise » (VPR) permettent de répondre à la demande : elles sont 50 000 à Londres, 42 000 à New York, contre à peine 100 à Paris.« 

Quand il y a eu la grève des transports en commun en fin de l’année dernière, on disait (dans un article dans la Libération): « Chercher un taxi, c’est pire que les Vélibs ». Maintenant, dirait-on que de chercher un vélib est pire que prendre les transports en commun? Un beau cercle, non?

En tout cas, une autre grève s’annonce, mais cette fois-ci juste sur la base d’une proposition d’un conseiller. Ce n’est pas encore une proposition de loi.

Sinon, je trouve le mot « artisans » dans la FNAT bien approprié. Apparement, la profession souhaiterait rester dans l’amateur.

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Mis à jour le 7 février
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La 2è grève (en une semaine) des chauffeurs s’est écoulée ce mercredi (le 6 fév) et elle a provoqué, il parait, 120 kilomètres de bouchons à Paris. A l’issu des négociations, les syndicats représentant les taxis ont clamé la victoire. A la radio (Europe 1), j’ai entendu des débats sur le bien fondé du rapport d’Attali et, puis, aussi un débat sur la façon de Sarkozy de gérer le pays et son gouvernement. Il semblerait que certains ont trouvé dans ce conflit des chauffeurs de taxis des épi-phénomènes sur la crise de la France; à savoir, le style descendant, sans écoute du Président. En l’occurrence, c’est vrai que ce n’était qu’une étude par un homme intelligent. Dans ce contexte, qu’on fasse une grève préventive me parait toujours difficile à accepter. Qu’ils estiment la façon de Sarkozy de manager ce dossier péremptoire, je trouve mal fondé. Il a fait juste une étude. D’autres auraient décidé des actions sans le moindre fondement.

Cependant, si on voudrait continuer à être élu, visiblement, il reste à prescrire une façon acceptable pour la population de gérer et amener du changement à la France. Certainement, en attendant les élections aux Etats-Unis, le gagnant des élections aura pas moins besoin d’amener du changement. La grande question c’est comment manager les attentes face aux promesses électorales. L’électorat est de plus en plus susceptible et court-termiste. Comme le problème inhérent aux actionnaires et à la bourse, arriva-t-on à construire un système viable à long terme?

Le Vélib’ à l’heure de la rentrée – Figaroscope

J’ai trouvé un article sur le Vélib dans le Figaroscope (retiré) de cette semaine (19-25 sept) bien juste et bien écrit. L’article brasse les vrais problèmes (esp trouver une place pour se garer aux heures de pointe) maintenant qu’on est passé de la période estivale — beau temps, détente, sans souci — à la réalité de la rentrée (et l’impact sur l’horizon du mauvais temps). Pour l’instant l’été indien permet d’allonger l’utilisation « facile » et la court à la roue: il parait qu’il existe une tribu de vélibitaires en train de se draguer. C’est mignon.

Et, c’est aussi intéressant de constater qu’il y a eu déjà entre 250 et 300 vélos volés malgré les systèmes de verrouillage (ça serait près de 3% du park et un rythme de 4 à 5 par jour sur deux mois). Aussi, se clarifie les ordres de la police qui a vivement augmenté le nombre de PV pour les cyclistes citadins. Avec l’arrivée de presque 6000 vélos d’ici la fin de l’année, et 200 bornes de plus (pour atteindre 1000 sur Paris), la question de l’espace libre aux bornes restera malheureusement toute entière. Le Vélib s’inscrit néanmoins comme un grand succès (selon la plupart) car l’objectif écolo est bien partagé. Et maintenant, le débat devient politique. Décidement, Paris veut poursuivre le succès. Francoise de Panafieu (concurrente UMP pour le Maire de Paris), comme le dit ce blog du Monde, s’était déclarée avavnt contre le couloir de bus avec séparation physique et contre le tramway, mais elle est pour le Velib. Elle declare vouloir faire de Paris une éco-capitale (son entretien dans le Figaro). Mais à ce titre selon, selon le blog du Monde, Françoise de Panafieu serait « une bonne candidate pour perdre. » Le Vélib ne suffira pour l’emporter à printemps pour Delanoë, mais sa campagne est bien partie.

Des statistiques récentes sur le Velib à partager grâce à l’article du Figaroscope :

4 500 000 locations ont été comptabilisées à la mi-septembre
134 216 locations pour la seule journée du 8 septembre
7 millions de kilomètres ont été parcourus à Vélib’, soit 170 fois le tour de la Terre
22 minutes, c’est le temps moyen pour une location
2 kilomètres à 2,5 km, c’est la distance moyenne parcourue par un vélibeur
12, c’est le nombre de « rotations » par vélo pour une journée
62 % des utilisateurs sont des abonnés au jour et à la semaine et 28 % à l’année
10 600 vélos pour 17 500 points d’attache et 880 stations

Au tour du changement

Pendant beaucoup de temps, j’avais attaché à la fin de mes emails la petite quotation d’un bon copain: « Le changement est garanti. De s’en nourrir reste l’option. » Dans les Enjeux de ce mois, j’ai trouvé dans la section « Mots Croisés », des quotations autour du changement dont je vous en fais part de quelques unes. Ma favorie, la dernière, est en gras.

  • « Lorsqu’on veut changer les moeurs et les manières, il ne faut pas les changer par les lois.  » –Montesquieu
  • « C’est une question de propreté: il faut changer d’avis, comme de chemise. » –Jules Renard
  • « On ne devient pas un autre homme. Mais en nous et autour de nous, tout change. » – Félicien Marceau
  • « Mes seuls changements sont dans les nuances comme celles qui animent la gorge d’un pigeon.
    Au reste, je me suis chanté ainsi
    Les jours s’en vont, je demeure
    Et je ne change point si on ne me fait pas changer. »
    Guillaume Apollinaire, Lettres à Madeleine.
  • « Les hommes qui ont changé l’univers n’y sont jamais parvenus en gagnant des chefs; mais toujours en remuant les masses. » – Napoléon.
  • « Tout ce que je demande aux politiques, c’est qu’ils se contentent de changer le monde, sans commencer par changer la vérité. » -Jean Paulhan, De la paille et du grain.

Et vous? Laquelle vous préférez?