Christian Salomon est le fondateur et PDG de Bla-Bla Cube, une entreprise qui fabrique des cabines acoustiques, d’Origine France Garantie. Avec sa société située dans la Drôme, Christian a entrepris la décision de passer à une semaine de quatre jours. Dans cet entretien, capté en deux temps, nous avons parlé ensemble le premier jour de l’expérience et ensuite deux mois plus tard pour voir où ils en étaient. Avec beaucoup de franchise, il nous livre son expérience, les difficultés et les succès vers une entreprise engagée et innovante.
Je suis ravi d’annoncer la sortie de mon nouveau livre : « La Boussole du leader » aux Éditions Diateino, qui a été primé le Business Book Award 2022 dans la catégorie de Leadership. L’office est aujourd’hui, le 4 mai 2023… Comme le dit les fans de La Guerre des Étoiles en anglais, « May the Fourth be with you ! » [Que la force soit avec vous, avec un jeu de mots en anglais sur la force et le chiffre quatre.] Il est disponible ici et chez de nombreuses librairies indépendantes.
Nous vivons dans une période turbulente. Au travail, les gens cherchent – mais manquent – du sens, les entreprises peinent à recruter et garder du talent, le niveau d’engagement des employés reste faible et les développements de nouvelles technologies et des nouveaux usages se multiplient. En plus, il y a des tensions sociétales, géo-politiques et économiques. Ce contexte exige un nouveau style de leadership, aussi bien dans les rangs de l’entreprise qu’à la tête.
La vie au travail
En France, j’entends régulièrement ‘la vraie vie commence après le travail’. Pourtant, au moins 40% de notre temps éveillé se passe dans une activité professionnelle. Si la vraie vie n’est pas au travail, alors c’est bien que le travail soit considéré comme un ennui, ou pire un fardeau. C’est dommage pour l’employé, pour l’équipe et pour l’entreprise, car il y a perte d’énergie aussi bien dans la productivité que dans le mental pour ne pas parler d’un mauvais état d’esprit. C’est perdant, perdant. Pourtant je pense que la grande majorité des gens veulent trouver une forme d’épanouissement au travail, ne serait-ce que dans les contacts humains.
Le leader de demain
Le leader de demain est la personne qui non seulement arrive à donner un cap pour le business, et aussi donne une raison d’être qui alimente ses employés sur le plan professionnel et personnel. Pour cela, il faut une boussole aiguillée selon son sens moral, l’équipe, et une direction en accord avec la vie personnelle.
Être synchro – pro et perso
Comme décrit dans La Boussole du leader, il s’agit d’avoir une vie professionnelle synchro avec la vie personnelle. Un travail qui donne du sens à sa vie devient puissant et va naturellement engager les employés à un niveau bien plus authentique que n’importe quelle activité de formation comme « team building » car c’est une œuvre du quotidien. Et ça nous implique au niveau personnel.
Synchroniser avec la raison d’être
En France, la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation de l’Entreprise), mise en vigueur en 2019, dicte un besoin de raison d’être. La réalité d’une raison d’être bien conçue est qu’elle contient une force génératrice d’engouement. Le leader éclairé ne devrait penser la raison d’être comme une obligation légale, sinon une mission qui est remplie de sens et animatrice d’énergies supplémentaires.
Donner du sens
Dans ce livre, je dresse un portrait de pourquoi et comment une organisation devrait s’y prendre pour avoir un sens plus élevé, pour permettre aux employés de s’épanouir et pour créer une entreprise durablement gagnante afin d’attirer et retenir les meilleurs talents, de faire tourner la machine le plus efficacement possible, et d’enchanter ses clients. Au lieu de penser qu’il doit y avoir une paroi épaisse entre la vie au travail et la vie personnelle, il s’agit de permettre une certaine porosité. Quel est le but de votre entreprise ? Comment est-ce que ce but va résonner dans les vies des employés ? C’est le rôle du leader de s’assurer que le sens coule partout le fonctionnement de l’entreprise et d’aider chaque collaborateur à savoir comment il y contribue.
Se connaître plus profondément
Pour qu’une raison d’être prenne son plein essor, il s’agit de vouloir contribuer à une communauté plus large que le cercle commercial (où il y a le simple échange d’argent). Ce but ne doit être ni irréaliste ni éloigné de qui vous êtes. Il s’agit de correspondre à votre réalité. Pour que cela fonctionne, il vous incombe de vous connaître avec franchise, en tant que leader et pour l’organisation (i.e. sa culture de facto). Une belle raison d’être résonne avec l’âme des employés. Elle permet aux employés de s’actualiser, de réaliser des souhaits et de répondre à des besoins plus ou moins existentiels, et donc de mieux se connaitre. Plus l’employé se connaît, plus il sera en mesure de s’attacher à la raison d’être de votre organisation d’une manière puissante et durable. C’est comme ça que vous réussira le test du tatouage de marque (voir plus sur mon blog en anglais : The Brand Tattoo Test). Il s’agit de créer non seulement du sens pour votre activité, mais un sens (et une direction) qui va dans le même sens pour les employés ; qu’il y ait une cohérence et une congruence entre la mission de l’entreprise et des employés.
Une bonne raison d’être répond à la question suivante :
Que faites-vous dans votre organisation qui enrichit votre vie et vous transforme ? Comment le monde est impacté par votre entreprise et votre contribution? Plus la réponse s’éloigne de l’argent, plus la raison d’être sera porteur.
LA BOUSSOLE DU LEADER EST EN VENTE ACTUELLEMENT – VOIR LA LISTE COMPLÈTE DES DÉTAILLANTS ICI 🙏🏻
Voici les librairies indépendantes qui vendront mon livre en boutique !
Sacha Tikhomiroff est le Directeur Général France des Petits Chaperons Rouge, avec plus de 4000 professionnels passionnés au service de la petite enfance et de l’éveil des générations. Créés en 2000, pionniers de la profession, Les Petits Chaperons Rouges sont aujourd’hui un acteur de référence en France et à l’international dans l’éveil et l’éducation. Dans cet entretien, nous discutons de la belle carrière de Sacha, comment le leadership a évolué, comment recruter, gérer et retenir le talent, l’importance de la raison d’être du Groupe et le rôle des réseaux sociaux.
Valérie Desclerc est partenaire chez Emeric Lepoutre & Partners, cabinet de conseil spécialisé dans la recherche de dirigeants et dans les enjeux de gouvernance. Après 25 ans de carrière dans la fonction Ressources Humaines dans des grands groupes internationaux (Renault, Danone et Chanel), elle s’est spécialisée dans l’accompagnement de dirigeant(e)s et le conseil en leadership. Elle est également auteur du livre, 7 stratégies pour booster votre influence en réunion, aux éditions Lextenso. Nous discutons des enjeux de la gouvernance dans des entreprises cotées et privées, comment mieux préparer et réussir la participation et présentation en réunion dans le business. Les différences culturelles et comment faire avec les réunions en ligne.
Denis Cristol est Directeur Innovation et développement APM – Association Progrès du Management. Il est Membre fondateur chez Cercle APE – Apprendre Ensemble et a écrit plus d’une vingtaine d’oeuvres. Dans cet entretien, nous discutons de l’association et du succès de l’APM, les nouvelles méthodes d’apprentissage, les nouvelles exigences pour les départements de LFD en entreprise, le leadership et comment le leader de demain doit évoluer. Nous parlons aussi de son blog qu’il maintient depuis plus d’une décennie, l’importance de l’empathie et du rôle du dialogue dans l’intelligence collective.
Nadia Nardonnet est fondatrice et présidente de Transmission Lab, un « incubateur de transmission » avec l’ambition de développer une culture de la transmission en France. Nadia est également présidente du comité de conseil et membre du board de bon nombre d’entreprises (dont SBT-Humans Matter, L’Express et La Banque Transatlantique), avec un parcours impressionnant qui a commencé avec un rôle de dirigeant à un très jeune âge. Dans cet entretien, nous discutons de son livre blanc, « Communiquer la Transmission, » un sujet peu commun alors que très important. Nous parlons du rôle du storytelling, da la gouvernance, les parallèles et différences de la transmission en entreprise de famille versus l’entreprise corporative. Et plusieurs autres sujets stimulants.
Denis Charvet, le joueur de rugby d’exception sélectionné 23 fois pour l’équipe de France, a joué pour son pays au final de la Coupe du Monde en 1987 et a été capitaine des Barbarians français. Après sa carrière sur le terrain, il devient consultant et commentateur régulier à la télévision (France2) et la radio (notamment RMC). Il a aussi poursuivi une carrière d’acteur au cinéma ayant eu, entre autres, un rôle dans « La Belle Histoire » de Claude Lelouche. Maintenant, il est producteur de film. Enfin, il a écrit trois livres, dont « La Mort Debout » (2008), « La Dernière Passe » (2015) et « Balle de Match » (2019). On y discute des valeurs du rugby, sa carrière, le leadership sur le terrain et dans l’entreprise, son experience sur le grand écran, l’évolution des médias et comment gérer une réputation en ligne en tant que figure publique.
Question de transparence ? Mais combien devrions-nous l’être ?
Dans quelle mesure vous sentez-vous à l’aise avec le concept de transparence ? Je sais que j’ai parfois du mal à trouver le bon niveau de transparence. Comme moi, vous avez certainement vécu des moments embarrassants où quelqu’un laisse échapper trop de détails privés. Donc, transparence certes c’est bien, mais jusqu’à quel niveau ?
Dans mon nouveau livre sur le leadership, You Lead (en anglais, aux éditions Kogan Page), j’écris sur le chemin de croix (et de connaissances) en gravant les echelons chez L’Oréal. La première croix — et le premier enseignement — ce fut le besoin progressif d’être plus en cohérence avec moi-même. Plus j’étais pleinement moi-même au travail, plus j’étais clair dans ce qui était important ; et cela a aidé à stimuler mes énergies internes.
La transparence est un concept vaste et abstrait. Combien de son être et personnalité devrions-nous apporter au travail ? Le temps est passé où nous pouvions séparer entièrement nos identités professionnelle et personnelle. Prétendre que nous devrions éviter la transparence et ne présenter qu’une image parfaite au travail est aussi absurde que de prétendre que nous sommes toujours heureux et que nous ne mourrons jamais. Mais il n’est pas question d’être que dans les émotions avec sa vie intime exposée. Si ce n’est pas une transparence totale, alors combien de soi doit-on amener sur le terrain pro ? Ce sont des questions régulières que je reçois. C’est presque comme s’il y avait une échelle de transparence et que nous pourrions tout simplement monter les étapes à volonté ?
Pour être clair, cependant, la réponse est nuancée et dépend du contexte. La clé est de comprendre comment le changement de votre niveau de transparence affectera votre fiabilité et votre authenticité.
« La clé est de savoir comment le changement de votre niveau de transparence affectera votre fiabilité et votre authenticité. »
La transparence n’est pas pour tout le monde.
Pour être sûr, tout le monde ne veut pas, ou n’a pas besoin d’être plus transparent. Certains emplois nécessitent en effet de l’opacité (on pense à l’espionnage). Il y a des moments où l’asymétrie des niveaux de transparence est plausible. Par exemple, il est généralement préférable qu’un patient révèle tout à un médecin, alors que le médecin n’a pas nécessairement besoin de tout dire en retour. De plus, beaucoup de gens ne sont pas convaincus qu’il y ait de la place pour une vie personnelle au travail. Vous entendrez leur conseil de ne jamais apporter vos problèmes personnels au bureau ; et certainement pas vos opinions politiques ni vos croyances religieuses. Et encore une fois, il peut être judicieux de ne pas exposer son point de vue sur des sujets d’actualité si la culture de l’entreprise ne les accepte pas.
En outre, certains aiment le mystère, le non dit ; ils ou elles y voient de la beauté et estiment qu’il y a danger de surexposition entre les réalités. L’intrigue et le mystère peuvent être alléchants, voire engageants. Conclusion : vous ne devrez pas ajouter la transparence à toutes les sauces.
Transparence radicale?
A l’autre bout de l’échelle, vous pouvez obtenir des appels à une transparence totale ou radicale. Mais ce n’est pas pour tout le monde. En fait, je pense que c’est pour très peu de gens. Surtout dans la mesure où l’on ne se connaît jamais vraiment, quelle est la version de soi sur laquelle nous sommes transparents ?
Transparence nuancée
Je pense que la solution la plus pragmatique, la plus réaliste et la plus acceptable consiste à évaluer comment et où une plus grande transparence sera mutuellement avantageuse. Il faut donc établir les avantages de la transparence. La première est de l’ordre de la confiance. Etre ouvert et authentique aura tendance à permettre plus de confiance. La transparence aide au développement de la connaissance de soi dans une interaction constante. Plus on s’expose, plus on prend le risque de l’ouverture et d’être soi-même, plus on se connaît ; et plus on se connaît, plus on sait gérer la transparence. Si vous connaissez vos limites et les contours de votre jardin secret, vous êtes honnête avec vous-même. Mais si vous gardez toutes vos affaires personnelles secrètes, en particulier vos faiblesses, vous pourriez avoir du mal à gagner la confiance de vos collègues. L’écran de fumée (nos masques) que nous mettons en place peut provenir d’un certain nombre de raisons – telles que l’incertitude, un manque de confiance ou un sens du devoir – qui sont généralement façonnées par nos expériences. Dans la mesure où c’est votre expérience, il est probable que vous faites ce qui est le mieux pour vous. Pourtant, il y a toujours de la place pour l’évolution si vous vous le permettez. Ce n’est pas parce que vous avez un jardin secret que vous ne pouvez pas révéler d’autres éléments personnels de votre vie.
De serieux à c’est rien [sic]
Dans mon parcours personnel, lorsque j’étais cadre supérieur chez L’Oréal (surtout pendant la première décennie), on me trouvait souvent plutôt sérieux. Après le boulot, cependant, on pouvait me trouver portant un tie-dye en dansant comme un fou avec ma musique préférée (The Grateful Dead). Ce n’était guère une ambiance ou attitude apte pour le travail. Pourtant, il m’est devenu terriblement clair que je devais unir ces deux versions de moi. Sans le faire, je n’apportais qu’une partie de moi au travail. Alors qu’il y a forcément des nuances, j’ai convenu qu’il faille passer du sérieux à c’est rien [sic].
Lorsque nous venons avec de bonnes intentions et que nous sommes capables de nous dévoiler aux autres autour — y inclus nos faiblesses et vulnérabilités — les effets sont puissants. Vous vous sentirez plein d’énergie. Vous vous sentirez connecté à vous-même. Et, surtout, ceux qui vous entourent se sentiront également plus connectés à vous. Vous choisirez votre degré de transparence, dans un voyage pour le bien de tous.
▶ Comment et quand pouvez-vous apporter plus de transparence dans votre vie professionnelle ?
Un événement et une enquête sur le leadership et la transparence !
Par ailleurs, si vous êtes Intéressés par le thème de la transparence, nous avons un événement en ligne le 20 janvier. Inscrivez-vous ici. J’ai aussi une enquête sur la transparence qui prend environs 6 minutes via SurveyMonkey.
Hervé Franceschi est un grand sportif, entrepreneur et speaker — le Conférencier du Leadership Naturel — et il est Président de l’AFCP. Il est également auteur du livre, sorti en été 2020, 4 Saisons pour trouver sa place dans ce monde: La méthode naturelle pour mieux s’organiser et vivre en harmonie. Dans cette conversation intime avec Hervé, nous parlons de son parcours, comment il travaille avec les animaux pour nous aider à trouver notre place, la difference et l’espace entre l’humilité et l’ambition, ainsi que des passages importants de son livre.
Laurent Vimont, Président de Century21 France, le numéro 1 des agences immobilières dans le monde. Dans cet entretien, nous parlons de comment garder le cap à travers une crise, c’est quoi un bon leader, ses inspirations et mentors, pourquoi et comment gérer une présence en ligne en tant que grand patron, la place des émotions au travail, et comment garder les pieds sur terre. Une conversation riche en enseignements avec un patron qui se livre avec énergie et franchise.
Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie; il ne faut pas être au-dessus des hommes; il faut être avec eux. -Charles de Secondat, baron de Montesquieu.
« On s’adapte, on improvise et on domine. » -Devise des marines américains